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Avec ce 6ème opus, les américains de Trail Of Dead continuent leur épopée musicale mais tentent aussi de renouer
avec leur glorieux passé

Autant le dire d’entrée, "The Century of Self" n’est pas le meilleur album de Trail Of Dead cependant, il possède suffisamment de qualités et d’intérêts pour proclamer que TOD effectue un retour plus que positif après le raté "So Divided". Afin de comprendre ce nouvel album, il est nécessaire d’opérer au préalable un petit retour en arrière.

Dès ses débuts, Trail Of Dead est apparu comme un des groupes plus talentueux de sa génération. En effet, la sortie de leur album éponyme en 1998 marqua profondément les esprits avec un son puissant et dense où s’opérait la rencontre entre Sonic Youth et Fugazi pour un duel au sommet. Cet album apportait aussi son lot de mélodies et de passages plus atmosphériques.
"Madonna", second album qui sortit un an plus tard, confirma qu’on assistait bien à la naissance d’un futur grand groupe de rock. Portés par des influences plus post rock, Mistakes & Regrets, Totally Natural et les autres titres délivraient une noise impressionnante où la densité et la brutalité noyaient les mélodies. Fort de ce succès critique, les américains signèrent en 2002 l’album de la consécration mais aussi celui de la fin d’une époque, "Source Tags & Codes".
Attrapé par la maison de disque Interscope, Trail Of Dead devint le roi de l’indie-rock avec ce troisième album. Le groupe continuait le merveilleux mariage entre noise radicale et mélodie pop avec de fabuleux titres comme How Near How Far, Monsoon, Another Morning Stoner, Relative Ways et Source,Tags & Codes, le célèbre webzine Pitchfork allant jusqu’à leur adresser la note ultime et très rare de 10.
Pourtant, en 2005, l’épic et surdimensionné "Worlds Apart" bouscula complètement les fans du groupe. Trop ambitieux, trop mélodique, trop lourd, trop conquérant, trop grandiloquent mais aussi trop boursoufflé, l’album divisa les critiques et les admirateurs qui eurent bien du mal à comprendre l’orientation prise par les texans. La noise ayant totalement disparue, le disque, complètement incompris et pourtant tout aussi excellent que les précédents, marquait une nouvelle période pour le groupe.
Un peu lâché par leur maison de disque et tournant de moins en moins, le groupe décida alors de sortir dans la foulée un nouvel album "So Divided", qui provoqua les foudres des critiques. Dans la même lignée de son prédécesseur, "So Divided" creusait un peu plus encore le fossé avec les 3 premiers albums. Gardant le coté épic et conquérant de "Worlds Apart", il en simplifia le propos en aseptisant les sonorités et en appauvrissant l’ensemble par des thèmes convenus et fort peu inspirés. Avec l’échec cuisant de cet album, dont certains titres ont été depuis reniés par les membres du groupe, c’est donc dans une relative indifférence que le nouvel album des Trail Of Dead apparaît en ce début 2009.

Indifférence relative car certains points qui entouraient l’album étaient suffisamment intéressants pour que l’on reste attentif à la sortie de "The Century of Self". Tout d’abord Trail Of Dead a été abandonné par sa maison de disque et revient sur un petit label Richter Scale Records/Justice Records, sur Superball music pour l’Europe. Il n’y a donc plus de pression à afficher des résultats aussi élevés que pour "Source Tags & Codes". Ensuite, de nouveaux membres ont rejoint la formation de Conrad Keely et Jason Reece avec un nouveau producteur aux commandes, Chris Coady producteur notamment de Blonde Redhead et TV On The Radio. Enfin, il aura fallu attendre 3 ans pour cette nouvelle sortie soit une plus longue période de digestion entre "Worlds Apart"-"So Divided" et "The Century Of Self" pour nous et une période de réflexion pour les membres du groupe dans leur rapport avec la musique.

La première écoute de leur sixième album laisse sceptique et le tout demande une deuxième écoute très attentive pour commencer à se faire une réelle opinion. L’album se divise en 3 parties bien distinctes.
Constituée des 4 premiers morceaux, en excluant le joli morceau d’ouverture, la première partie est incontestablement la plus réussie car elle renvoie à l’époque des 3 premiers albums avec suffisamment de modernité et de nouveaux arrangements pour éviter la redite. C’est avec un immense plaisir que l’on plonge dans Far Pavillions, que l’on s’enflamme pour Isis Unveiled, futur classique du groupe, qu’on est grisé par Halcyon Days avec son calme passage qui rappelle Porcupine Tree et qu’on se laisse gagner par Bells of Creation.
La seconde partie rappelle le virage négocié par le groupe sur les derniers albums, moins pour la grandiloquence des morceaux mais plus pour le coté "accessible" des chansons. Les titres Fields Of Coal et Inland Sea sont vite lassants, Luna Park est parfois assez pénible à écouter et seul Picture Of An Only Child tire son épingle du jeu même si là encore son côté répétitif fatigue. Cependant, même si ce n’est pas la meilleure partie de l’album, ces morceaux rock assez classiques bénéficient de la griffe TOD, à savoir des atmosphères, une voix et des sonorités bien particulières.
La troisième partie laisse place aux mélodies et aux jolis arrangements, le piano prend le pas sur les guitares et une touche de mélancolie pointe le bout de son nez. Malheureusement, l’ensemble est peu inspiré, Insatiable One et Insatiable Two joue sur la corde sensible et rappellent Yann Tiersen période Amélie Poulain, Giants Causeway est trop court et se termine au moment où çà devient intéressant et Ascending bien que différent reste trop anecdotique même avec le retour des guitares.

Malgré tout, l’ensemble finit par conquérir l’auditeur car les morceaux les moins intéressants restent suffisamment agréables pour les oreilles. Alors qu’il apparaît que "Worlds Apart" aurait du constituer qu’un one shoot, le groupe puise dans ses deux périodes pour nous livrer un bon album toujours aussi bien travaillé.
On est vraiment heureux pour Trail Of Dead car ils nous reviennent avec ce "The Century of Self" honnête qui semble assumer ses défauts et ses qualités. Mieux encore, alors que "So Divised" nous avait un peu fâché avec le groupe, "The Century Of Self" nous donne l'envie de replonger dans les 4 premiers albums et nous permet de retrouver toute la sympathie qu’on avait pour eux et çà c’est déjà énorme.

www.myspace.com/trailofdead
www.trailofdead.com
www.myspace.com/superballmusiclabel
www.superballmusic.com



Trail Of Dead - Bells Of Creation (live in Germany)

Et pour le plaisir, un rapide retour en arrière :


Trail Of Dead - Will You Smile Again? (Live at the 2007 Oya Festival) Album : Worlds Apart


Trail Of Dead - The Rest Will Follow (David Letterman Show)
Album : Worlds Apart


Trail Of Dead - Another Morning Album : Stoner Source Tags & Codes


2 Comments:

  1. Anonyme said...
    Excellente chronique... ne pas oublier que le live au reading est dispo sur leur site gratos et en intégralité (avec un Mark David Chapman d'antologie!!)

    Bert
    Alex said...
    je ne savais pas du tout
    je vais me procurer çà tout de suite !!!
    merci Bert

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