Depuis 2003, année de leur formation, Battles avait sorti, aux Etats-Unis, deux EP : "EP C" et "B EP" compilés en 2006 par le label Warp sous le titre on ne peut plus simple : "EP C/B EP".

Avant même de parler du principal sujet : l’album "Mirrored", il faut reconnaître que Battles a bénéficié d’un gros buzz médiatique grâce aux origines et expériences musicales des new-yorkais et de la réputation de leur label Warp, qui devient de plus en plus habile quand il s’agit de monter un "non plan" marketing autour d’un groupe. Avec l’engouement suscité, aux travers de nombreux articles sur Internet notamment, le nom de "Mirrored" et ses qualités arrivaient à nos oreilles avant même sa distribution (!?).

En 2007, le premier album de Battles voit donc le jour, sous l’étiquette trompeuse math rock. D’emblée Atlas marque les esprits, une des chansons les plus surprenantes sorties l’an passé. La rythmique est percutante et entêtante, le riff martelé à l’infini, la voix trafiquée, l’ensemble est méticuleusement mis en place.

L’écoute de "Mirrored" offre un véritable kaléidoscope de puissantes sonorités expérimentales et pourrait paraître fortement indigestes pour celui qui possède des oreilles formatées "radio songs". Cependant même pour les plus érudits, il faut reconnaître que plusieurs écoutes sont nécessaires afin d’apprécier le disque à sa juste valeur et dans son ensemble (est ce pour autant un défaut ? Bien au contraire…).

Tonto fait ressurgir des rythmes tribaux, leyendecker, bad trails calment le jeu et offrent de lentes contemplations sonores. Ddiamondd impose un délire vocal "cartoonesque" tandis que rainbow, tij, Snare hanger et race in rassemblent constructions jazzy et expérimentations sonores. Seul regret le dernier titre race out, qui aurait pu être un monument s’il n’était, hélas, pas aussi court, le morceau laissant un goût d’inachevé.

Finalement la force du groupe est d’arriver à imposer des sonorités variés et complexes tout en créant une véritable identité musicale, incluant des influences allant notamment du rock à l’électro en passant par le jazz et le math rock.