En 1998, la signature du premier album des rouennais, "The Importance Of Being", sur Sordide Sentimental (label mythique de Jean Pierre Turmel) aurait pu permettre d'installer ces 4 auteurs dans le cercle des musiciens indépendants connus et reconnus. Malheureusement, le cd passera relativement inaperçu, tout comme les sorties à tirages limités qui suivront. Signés sur Third Side records, ils sortent un premier EP "untitled" et en 2006 leur second album est enfin disponible dans les bacs. "Radio Silence" remporta un succès d'estime et permet aujourd'hui à Steeple Remove d'être attendu au tournant pour leur nouvelle livraison.

A l'écoute du disque, on s'incline devant l'effort fait en ce qui concerne sa production, le disque est spatial, dense et observe un coté sombre fort destructeur :

Radio Kill Surfers et Yellow Loop ouvrent les hostilités et nous permettent d'être les témoins du mariage entre le rock et l'expérimental ambiant. La première danse est réalisée sur le titre Magnetosphère, clairement le "gros hit" de l'album puis lentement on se surprend à vouloir s'allonger à l'écoute d'Off The Air.

Après le puissant Do It Right, le fantôme de Bowie vient souhaiter ses meilleures vœux sur Images pour notre plus grand plaisir et représente une véritable bulle d'air frais. Dès lors, on est prêt à se laisser bercer par Somerset Lights, lente plage atmosphérique, avant de voler à l'écoute de Miss Limonade, petite complainte de l'espace.

Le voyage de noce a pour destination Jeunesse Problématique dont ses nappes nous retourne le corps, tandis que Flash Resonnance porte bien son nom puisque le titre résonne sombrement dans la tête. Still Life clôture l'album comme il avait commencé, par une musique rock, énergique, planante, vintage et moderne à la fois.

Alors peut être manque-t-il à ce disque virtuose un titre d'une durée fleuve, vraiment fou qui permettrait de nous dire qu'ils sont définitivement au dessus du lot mais la noce fut belle, les invités étaient heureux (Eno, Bowie, Spacemen 3, Throbbing Gristle, Can,...) et la robe de la mariée (la pochette du disque) est sublime alors ne boudons pas notre plaisir et apprécions "Electric Suite" comme il se doit : un grand disque tout simplement.