Pour leur premier clip officiel, le duo écossais, Michael Sandison et Marcus Eoin, a fait appel à Melissa Olson pour mettre en image le sublime Dayvan Cowboy extrait de leur dernier album The Campfire Headphase.
Le clip est constitué d’images d’archives et se divise en deux parties comme la musique de Dayvan Cowboy. Tout d’abord, c’est le saut en parachute de Jospeh Kittinger réalisé le 16 août 1960 qui illustre la musique puis arrive ensuite le surfeur Laird Hamilton pour des images qui raviront les amoureux de la mer.
La première partie du clip est vraiment saisissante et révèle l’exploit de Jospeh Kittinger. Cet exploit constitue le plus haut saut en parachute de l’histoire, réalisé à plus de 31 kilomètres d’altitude grâce à un ballon d’hélium. A la vue de ces images, on ne réalise pas forcément que Joseph Kittinger bat alors 4 records du monde : la plus haute ascension en ballon, le plus haut saut en parachute, la chute libre la plus longue (4minutes et 36 secondes) et la plus grande vitesse atteinte par un homme dans l’atmosphère (990 km/h environ). Souvent oublié dans l’histoire de l’aéronautique, Joseph Kittinger fut le premier homme à voir physiquement l’arc de notre planète, son saut était un projet, nommé « Excelsio », de l’US Air Force afin de tester un nouveau parachute pour les pilotes. Les caméras placées dans le ballon et sur Kittinger ont permis de laisser une trace de son exploit.
Melissa Olson réalise alors un coupage et une sélection en fonction de la musique du duo et tronque un peu l’exploit de Jospeh Kittinger en filmant un autre homme (1min 44 - 2min25) qui se retrouve dans l’eau, l’américain ayant en fait ouvert son parachute au dessus du désert du Mexique.
Cette astuce permet d’enchainer sur la deuxième partie de la musique et nous montre alors les exploits du surfeur Laird Hamilton. Laird Hamilton est entré dans la légende du surf en devenant un free surfer adepte des grosses vagues. A l’opposé du milieu compétitif, dont il désapprouve l’esprit, il réalise des exploits en surfant sur des vagues de 20 mètres de haut, comme celle de Jaws à Peahi en Maui. Et c’est en Polynésie française, à la passe de Teahupoo en pleine houle, qu’il se retrouve à surfer sur le plus gros tube de tous les temps, reconnu d’un point de vue médiatique seulement. Les images des exploits de Laird Hamilton illustrent le clip.
D’un point de vue technique, on constate que chaque boucle sonore correspond à un élément précis de l’image. La première petite rythmique se fait entendre à la 23ème seconde précisément lorsque Joseph Kittinger saute dans le vide, les beats s’enclenchent une fois la collision entre l’homme et la mer établie, 2 min 15 secondes, les violons s’accordent avec les vagues et les nappes se perdent dans leurs voluptés sonores au fur et à mesure que la chute s’intensifie pour laisser place ensuite aux guitares une fois les nuages franchis (1 min 30 à 1min 50). Ces éléments constituent des points d’ancrage évident qui permettent de synchroniser l’image et le son entre eux.
Finalement, c’est moins les exploits des deux hommes qui sont mis en avant mais plus les formes et les mouvements des vidéos qui s’unissent parfaitement avec la musique. Cette considération de l’image nous amène à penser que Melissa Olson établit volontairement une approche formaliste du support visuel en considérant la forme comme plus importante que le fond. Ainsi, il n’est pas étonnant de voir que ces images d’archives sont en accords avec l’univers graphique du groupe écossais, le petit grain visible sur la vidéo se marie parfaitement avec les images de leurs albums, jusqu’à leur sonorité un peu "vieillotte"(voir les pochettes d'albums plus bas).
D’un point de vue émotionnel, je laisse libre le lecteur de ces lignes de juger de la poésie qui peut se dégager, ou non, de ses images, des éléments philosophique qu’elles peuvent déclencher et du message écologique dont elles pourraient être rattachées.
L’homme n’étant qu’un simple élément évoluant dans une nature immense, il va de soi qu’il ne représente finalement pas le personnage central du clip et qu’il laisse la vedette à la nature, celle-ci, si elle avait des mains ferait surement la même musique que ces écossais ;).The Campfire Headphase
Twoism
Music Has The Right To Children
Trans Canada Highway
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www.warprecords.com
www.warprecords.com/dayvancowboy
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