A côté des œuvres d'Animal Collective, Panda Bear livre des albums en solo : Panda Bear en 1998, Young Prayer en 2004, Person Pitch en 2007 et forme le duo Jane avec le dj Scott Mou dans COcOnuts en 2002 (réédité en 2005) et Berserker en 2005.


Panda Bear - "Panda Bear"
Soccer Star - 1998
Ne l'ayant jamais écouté, je ne peux donner un avis critique, cependant la personne qui possède cet album est évidemment la bienvenue pour nous faire partager son opinion dans la partie commentaire de l'article.









Panda Bear travaille un temps pour un disquaire new-yorkais avec un certain Scott Mou, dj à ses heures perdues. De leur rencontre va naitre le projet Jane. Le disque est composé uniquement de 2 titres mais ils dépassent à chaque fois les 20 minutes. Les deux auteurs jouent sur l'économie d'effets pour instaurer un climat serein où l'expérimentation est douce.



Panda Bear - "Young Prayer"
Paw Tracks - 2004

Œuvre réalisée suite à la mort de son père, Panda Bear nous invite à écouter des complaintes sans-titres douces et répétitives avec une guitare et un piano. La première écoute est atroce pour les oreilles. Rapidement, Panda Bear énerve l'auditeur à cause de ses gémissements plaintifs et insupportables mais dès la deuxième écoute des petites mélodies retiennent notre attention puis le charme s'opère durant quelques minutes (la piste 3 que ne renierait pas Shugo Tokumaru, la piste 6). "Young Prayer" nous donne l'impression d'entendre la confession d'un gamin au pied de son lit et demeure une œuvre détestée par les uns, adulée par les autres.


Dans la veine de leur précédent disque, "Berserker" est constitué de 4 titres contemplatifs. Alors que les deux auteurs revandiquent leur passion commune pour la dance, "Berseker" nous enferme dans un cocon où l'on se laisse bercer.







Panda Bear - "Person Pitch"
Paw Tracks - 2007

Le chef d'oeuvre de Panda Bear ! Après un "Young Prayer" destabilisant, Panda Bear nous offre un disque proche de ceux de Syd Barret, Mercury Rev et surtout de Brian Wilson. Les chansons sont de magnifiques receuils pop où Panda Bear s'est mué en véritable shaman : Comfy In Nautica nous met en transe et nous invite à faire une grande ronde, Take Pills est un rituel d'initiation pour monter vers le ciel. Le trip orgasmique est atteint avec le morceau Bros, pièce maitresse du disque, 12 minutes de pur folie euphorique. Les choeurs et les ritournelles sont limpides, le mélange complexe des sons, parfois inquiétant comme sur Good Girl/Carrots et Search for Delicious, sonnent toujours de manière simple. L'album nous renvoit à des émotions primaires et nous offre un trip auditif qui, derrière sa relative naiveté, cache une certaine noirceur.


Alors qu'Animal Collective est un laboratoire expérimental où le psyché, l'electro et le folk sont au service d'une pop magnifiée, Panda Bear et Avey Tare ressentent le besoin d'explorer régulièrement d'autres domaines en solo ou en duo. Certes parfois ces oeuvres parallèles sont difficiles à écouter mais elles participent à l'épanouissement et à la créativité des deux compères, qui sont les poumons du groupe. Cet exutoire permet au collectif de sonner toujours différement d'albums en albums tout en gardant une certaine spécificité, une marque propre : La preuve avec leur dernier album, le fantastique "Merriweather Post Pavilion" (Dossier 1 n°5/6).

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